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Susceptibilité magnétique
Interprétation géologique des diagraphies de susceptibilité magnétique
La susceptibilité magnétique (MS) d'un volume de roche est une
fonction de la quantité de minéraux magnétiques (surtout la magnétite
et la pyrrhotite) qu'elle contient. Les mesures de la susceptibilité
magnétique peuvent donner une estimation rapide du caractère
ferromagnétique de la roche. Ces mesures peuvent être interprétées
comme étant des changements lithologiques ou d'homogénéité de la roche
ou encore comme une indication de la présence de zones d'altération
dans le massif rocheux. Pendant le processus d'altération
hydrothermale, les minéraux magnétiques primaires (c.-à-d. la
magnétite) peuvent être altérés ou oxydés en minéraux peu ou pas
magnétiques (p. ex. en hématite). Une susceptibilité magnétique
anormalement basse dans une roche autrement homogène à susceptibilité
magnétique élevée peut indiquer la présence de zones d'altération.
Les coulées mafiques et les dykes de diabase qui contiennent une
forte proportion de minéraux magnétiques peuvent être facilement
délimités en mesurant leur susceptibilité magnétique quand ils sont
présents dans une séquence sédimentaire qui contient habituellement peu
ou pas de minéraux magnétiques.
Descriptions des sondes de diagraphie de la susceptibilité magnétique (SM)
- La sonde Geoinstruments TH-3C
La
sonde de susceptibilité magnétique Geoinstruments modèle TH-3C comporte
un dispositif de traitement des signaux mis au point à la CGC (Bristow et Bernius, 1984); (Bristow, 1985).
La sonde renferme une bobine de 42 mm de diamètre et de 0,5 m de long
et un circuit électronique (de type pont électrique) alimenté à une
fréquence de 1 400 Hz. Quand la sonde traverse une roche magnétiquement
susceptible, l'inductance de la bobine déstabilise le circuit
électronique. Le circuit est automatiquement rétabli par un changement
de la fréquence d'alimentation. Le changement de fréquence est
proportionnel à la susceptibilité magnétique. Puisque les mesures sont
faites par inductance (c.-à-d. avec des bobines électromagnétiques et
non avec des électrodes de contact), on peut descendre la sonde dans
des tubes de plastique et dans des trous improductifs. On peut mesurer
des susceptibilités de 0 à 2,0 SI avec cette sonde. Le volume
échantillonné est une sphère d'environ 30 cm de rayon autour de la
bobine de la sonde. Habituellement, on effectue la diagraphie à une
vitesse de 6 m/min et les mesures sont prises à chaque seconde ou
encore à chaque 10 cm le long du trou.
- La sonde « ROMULUS » du BRGM
La sonde Romulus est une sonde à induction électromagnétique de basse
fréquence (4 KHz). Elle contient deux bobines coaxiales (transmission
et réception) disposées à 85 cm de distance. Avec cette sonde, on peut
corriger le champ primaire et mesurer les composantes de phase et de
quadrature du champ secondaire. Ces deux quantités sont
approximativement proportionnelles à la susceptibilité magnétique et à
la conductivité électrique de la roche traversée par le trou de sondage.
Pour les mesures de la susceptibilité magnétique (composante de phase), la sensibilité est de 3,14 x 10-3 SI/volt et le domaine de mesure varie entre 10-5 et 3,5 x 10-2 SI.
- Geonics EM-39
La sonde de susceptibilité magnétique a été conçue comme la sonde de
conductivité électrique par induction. La réponse dite « en phase » de
l'instrument sert à mesurer la susceptibilité magnétique des formations
d'où une profondeur de pénétration semblable (mais légèrement moindre)
dans la formation ainsi qu'une résolution verticale limitée. Lorsque
des sédiments présentent une conductivité électrique élevée (>200
mS/m), il faut corriger les effets de la conduction sur les données
brutes de la susceptibilité magnétique. On trouve une description
détaillée de l'outil dans McNeil et al. (1996).
Description des sondes de diagraphie de la conductivité
- La sonde Geoinstruments TH-3C
Le
circuit ponté de Maxwell qui est utilisé dans la sonde TH-3 permet de
mesurer simultanément la conductivité et la susceptibilité du matériau
qui est situé à proximité de la bobine. Pour ce faire, on sépare le
changement d'impédance complexe qui est détecté par le circuit ponté en
ses composantes vectorielles d'induction et de résistance. (Le matériau
résistant autour de la bobine fait que la bobine se comporte comme un
transformateur dans lequel le matériau résistant agit comme une
combinaison distribuée de « bobine secondaire » et de « bobine de
charge ».) Les mesures de la résistivité effectuées avec cette
technique sont limitées à un intervalle variant entre 10-1 ohm m et 103 ohm m (c.-à-d. que la conductivité varie de 10 mho/m à 10-3
mho/m). Dans la pratique, il n'y a que quelques roches sédimentaires
qui ont des résistances assez basses pour tomber dans cet intervalle
alors que dans le cas des roches ignées seulement certains conducteurs
graphitiques ou certaines zones minéralisées seraient incluses (Bristow
et Bernius, 1984).
- La sonde « ROMULUS » du BRGM
Tel
que mentionné précédemment dans la section portant sur la
susceptibilité magnétique, le champ secondaire est mesuré à la bobine
réceptrice et la composante déphasée est proportionnelle à la
conductivité électrique (quadrature). La sensibilité est de 0,46
mho/m/volt et l'intervalle des mesures se situe entre 10-3 et 5,5 mho/m.